Jules Michelet

Statut : academic

1798-1874

Notes : Jules Michelet descend d’une famille d’artisans de Laon. Au sortir d’une adolescence laborieuse, où il travailla à l’imprimerie de son père, il obtient la licence à vingt ans et le doctorat ès lettres un an plus tard. La thèse française portait sur les « Vies des hommes illustres » de Plutarque et la thèse latine sur Locke (De percipienda infinitate secundum Lockium). Agrégé en 1821, il obtient une place de suppléant au lycée Charlemagne et l’année d’après est chargé d’enseigner l’histoire au collège Sainte-Barbe. Coup sur coup, il publie les « Tableaux synchroniques de l’histoire moderne » (1824), le « Tableau chronologique de l’histoire moderne,1453-1789 » (1825), un « Précis de l’histoire moderne ». C’est à l’instigation de Victor Cousin, qu’il entreprit de traduire ou plutôt d’adapter et de réinterpréter la « Scienza nuova » de Vico (« Principes de la philosophie de l’histoire », 1827) ce qui lui valut une place de maître de conférences à l’École normale. Sa renommée s’étendant déjà jusqu’à la cour de Charles X, Michelet s’y voit chargé de l’éducation de la fille de la duchesse de Berry. Cette éducation princière ne durera guère. Deux ans plus tard éclate la révolution de 1830 qui fait lever un immense espoir bientôt déçu dans le cœur de Michelet. C’est alors qu’il prend conscience de la France « comme une âme et une personne » et qu’il conçoit l’idée de son Histoire de France qui devra être une histoire de la lutte de son peuple contre tout despotisme. Si 1830 déçoit Michelet, il y gagne un nouvel avancement. Professeur de la princesse Clémentine, fille de Louis-Philippe en 1830, il est, en 1831, nommé chef de la section historique aux Archives Nationales, poste qu’il conservera jusqu’en 1852. C’est toujours en 1831 que Michelet est nommé maître de conférences à la faculté de Lettres où, en 1834, il sera appelé à suppléer Guizot. Les cours le mettent en contact avec un auditoire qui ne cesse de s’accroître avec sa nomination au Collège de France et son élection à l’Institut, en 1838. L’« Histoire romaine » n’est pas la seule production de Michelet en 1831, puisqu’il publie également son « Précis de l’histoire de France jusqu’à la Révolution » (1833) et surtout l’« Introduction à l’histoire universelle », texte dans lequel il exposera les principes qui orienteront ses synthèses futures. De 1833 à 1843 c’est l’« Histoire de France » qui devient le fil conducteur de sa vie, sans pourtant être son occupation exclusive. Des travaux annexes qui deviendront des compléments à l’œuvre principale paraissent pendant cette période où Michelet traduit les « Mémoires de Luther » (1835), publie une réédition des « Œuvres choisies » de Vico (1835) mais aussi les « Origines du droit français », cherchées dans les symboles et formules du droit universel (1837) enfin, un recueil de documents, « Le Procès des templiers » (vol.1, 1841 ; vol.2, 1850) .

Traductions :