Jean Baptiste Louis Crevier

Statut : Author / academic

1693-1765

Notes : A la mort de Rollin, en 1741, seuls les huit premiers volumes de l’Histoire romaine, avaient été publiés. Le neuvième, dont Rollin avait quasiment terminé la rédaction, voit le jour, en 1744, « revu, & rendu complet » par son élève Crevier qui, dans sa préface, s’explique longuement sur la méthode qu’il suit en se posant comme le continuateur de Rollin. Jean-Baptiste-Louis Crevier qui, comme Rollin, enseigna, pendant de nombreuses années, la rhétorique au Collège de Beauvais, entreprit d’achever le travail de son maître en rédigeant les sept derniers volumes mais aussi, de proposer au public français une suite couvrant la période impériale, publiée sous le titre « Histoire des Empereurs, jusqu’à Constantin », 1750, en 6 volumes. Traduite en anglais par John Mills entre 1755 et 1760, l’ « Histoire des Empereurs » a été rééditée plusieurs fois en français jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, y compris dans une version abrégée. Crevier a été également l’auteur d’une « Histoire de l’Université de Paris depuis son origine jusqu’en 1600 » (1761), d’une édition de Tite-Live (1748), des « Observations sur le livre « De l’Esprit des Lois » (1764), des « Remarques sur le « Traité d’études » par M. Rollin » (1760). Cependant, son ouvrage le plus connu fut la « Rhétorique française » publiée pour la première fois en 1765. Crevier se posa non seulement en continuateur de Rollin mais fut aussi un de ses défenseurs, notamment face aux critiques de Voltaire qui lui reprochait à la fois d’avoir repris naïvement les récits des historiens anciens sans les soumettre préalablement à un examen critique et de s’être borné à une vision de l’histoire issue de la rhétorique. A la différence de Catrou et de Rouillé, Rollin dans son « Histoire romaine » tient à souligner l’importance du peuple romain, « seul maître & arbitre des récompenses & des châtiments, ce qui fait la partie essentielle du gouvernement » (Avant-propos au deuxième volume de l’« Histoire Romaine »). Ainsi, les fameuses dissensions entre le sénat et le peuple seront interprétées par Rollin comme symptomatiques d’une relation d’interdépendance entre ces deux instances et, partant, d’une grande utilité pour la conservation et l’affermissement de la liberté.

Traductions :