Antoine Banier

Statut : clergyman, author

1673-1741

Notes : Né à Dallet, il est entré chez les jésuites à Clermont en 1681 et a continué ses études à Paris. D’origine modeste, il était obligé de gagner sa vie en donnant des répétitions à des jeunes étudiants, avant d’être engagé par le président Dumetz, comme précepteur de son fils et garde de sa bibliothèque. Dans son premier ouvrage, l’« Explication historique des fables, où l’on découvre leur origine et leur conformité avec l’histoire ancienne » (1711) en deux volumes, il prétendait prouver que toute fable a une fondement historique et tout héros un prototype. Malgré ses faiblesses, l’« Explication » lui a ouvert les portes de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, à laquelle il fut associé en 1713 et admis comme membre pensionnaire en 1728. Jugé parfois obscur et abstrait, Banier a remanié son ouvrage en 1715 et en 1738-40, en lui donnant comme titre « La mythologie et les fables expliquées par l’histoire », résumé qui eut du succès, « surtout parmi les gens de salon qui en tiraient une érudition facile ». Outre ces recherches mythologiques, l’abbé Banier a fait de nombreux travaux de librairie : en 1719 il a rédigé le « Troisième voyage du sieur Paul Lucas, fait en 1714 dans la Turquie, l’Asie, la Sourie, la Palestine, la Haute et Basse-Egypte » ; en 1723, il a réédité, avec la collaboration de l’abbé de Le Mascrier, « Les cérémonies religieuses de tous les pays », en le transformant à une œuvre apologétique ; en 1725, Banier a rajeuni, annoté et remanié « Le voyage au Levant » de Cornelius de Bruyn, en cinq volumes, et réédité les « Mélanges d’histoire et de littérature » de Noël Bonaventure d’Argonne, avec notes, commentaires et anecdotes. En 1732, il a fourni aux Wetstein, libraires de Hollande, une traduction des « Métamorphoses » d’Ovide. On lui doit encore une traduction de l’ « Histoire poétique » du P. Gatruche et des communications à l’Académie des inscriptions, dont plusieurs ont été tirées à part et traduites en italien. Malgré l’abondance de ses travaux alimentaires, Banier menait pendant les dernières années de sa vie une gêne voisine à la misère: après avoir vendu sa bibliothèque, il mourut dans une pauvreté presque absolue.

Traductions :