Claude - Frédéric Bastiat

Statut : Author

1801-1850

Notes : Economiste né à Bayonne, Claude Frédéric Bastiat a poursuivi ses études au Collège de Saint-Sever, puis au Collège de Sorèze ; il est entré dans la maison de commerce familiale avant d’exploiter, dès 1825, le domaine de Sengresse. Libéral par ses origines, ses premiers articles étaient publiés dans la presse locale (notamment dans la « La Chalosse »), sans faire grande sensation. Opposé aux ordonnances de juillet 1830, il s’est rendu à Bayonne pour y provoquer un soulèvement militaire avec l’aide du général Lamarque, et, dans la curée des places, il a été nommé représentant de son canton au conseil général des Landes (1832). En 1840 il a entrepris un long voyage en Espagne et au Portugal avant son arrivé en Angleterre, où il est entré en contact avec les principaux dirigeants du mouvement libéral anglais. Bastiat devint connu après la publication d’un article dans le « Journal des économistes », paru en octobre 1844, où il posait le problème du protectionnisme du point de vue intellectuel. Le « Journal » lui a demandé de nouveaux articles : ainsi a-t-il composé une « Lettre ouverte à M. de Lamartine sur le droit au travail », où il critiquait les théories socialistes. Lamartine a répondu en lui reprochant un manque d’idéal. Dans la suite de cette controverse Bastiat a fait paraître ses « Sophismes » et le volume sur Gobden et la ligue, ou l’agitation anglaise pour la liberté du commerce (1845). Cette étude a touchée le grand public alors qu’en même temps l’Académie des sciences le nommait son correspondant. A la fin de 1845, Bastiat, défenseur passionné de la théorie du libre-échange et fervent catholique a cherché à provoquer un large mouvement en faveur de l’union douanière franco-belge; il a créé à Bordeaux une Association libre-échangiste, puis à Paris l’Association pour la liberté des échanges. C’est dans ce cadre qu’il a crée son journal, « Le libre-échange », où ses articles allaient désormais paraître. Sous la monarchie de juillet, Bastiat a tenté trois fois, sans succès, son élection. Il n’a pas été élu à l’Assemblée constituante qu’après la révolution de février. Il y a resté indépendant tout en votant d’ordinaire avec les républicains modérés. Hostile au monopole de l’enseignement, hostile aussi au baccalauréat et à la culture classique (« Baccalauréat et socialisme »), sa position politique et ses idées libre-échangistes, exprimées à la tribune, dans la presse et dans les nombreux livres, heurtaient à la fois la gauche et la droite. En tant que membre de la Commission des finances et son vice-président, il s’est intéressé aux questions économiques et réclamait une gestion saine des deniers publics. Sa célèbre discussion avec Proudhon a duré 13 semaines et eu lieu au cours des années 1848-9. Publiée au jour le jour dans « La voix su peuple », elle a fait depuis l’objet d’une double édition inspirée l’une pas Bastiat (« Gratuité du crédit »), l’autre par son adversaire (« Intérêt et principal »). En 1849, Bastiat s’est prononcé pour le droit de grève et la réconciliation des nations européennes ; il a également pris une part active au Congrès pacifiste de Paris, aout 1849, et y a traité du désarmement. C’est dans ce même esprit qu’il a entrepris la rédaction des « Harmonies économiques », où il démontre la solidarité d’intérêts qui lie les hommes, les classes sociales et les nations. Il n’en a publié que la première partie comme il mourut, à Rome, le 24/12/1850.

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